Lundi 27 février, le Conseil municipal s'est réuni pour le Débat d'Orientation Budgétaire 2023. L'occasion de débattre sur la situation financière de la collectivité mais aussi sur les projets à venir et les perspectives des prochaines années.
Retrouvez l'intervention du Maire, Gérard WEYN, à l'occasion du Débat d'Orientation Budgétaire :
« Chers collègues,
Nous nous retrouvons ce soir pour débattre des orientations budgétaires de l’année de mi-mandat.
Le contexte économique et social que vous a dressé la Direction générale revient sur une année très mouvementée.
Reprise économique de « l’après covid », pénuries, explosion du prix des matières premières, guerre en Ukraine, dépendance au marché européen de l’énergie, inflation monstre… Vous avez pu analyser dans la prospective, l’état des indicateurs économiques mondiaux et nationaux qui appellent une récession en 2023. Elle aura, je l’espère, un impact limité dans son amplitude et dans le temps.
La croissance économique a été marquée par un ralentissement en 2022 à 2,6% contre 6,8% en 2021. L’inflation a pesé sur la consommation des ménages et la production de biens et de services.
Les économistes de la Banque de France prévoient à nouveau en 2023, une inflation forte.
Cette hausse des prix serait amenée à ralentir les deux prochaines années. L’énergie et les denrées alimentaires resteront néanmoins à des niveaux importants pour l’année 2023. Il faudra rester très attentif aux conditions climatiques et à l’issue du conflit dans l’est qui ont une répercussion massive sur le niveau d’inflation.
Concernant notre commune et afin de passer rapidement au débat, je vous propose un bref résumé du rapport budgétaire 2023.
Vous l’aurez remarqué, ce budget laisse apparaître à nouveau une augmentation des dépenses assumée, qui traduit une ambition : le maintien de la qualité des services rendus à la population, le développement de nouvelles offres de services (dont l’expérimentation « Territoires Zéro Chômeur de Longue Durée » et le renforcement de l’accompagnement de la jeunesse) dans le respect du programme politique de l’équipe municipale.
Cette augmentation des dépenses a été contenue grâce au travail de réduction des budgets des services à hauteur de 2%. Cet engagement n’a pu pour autant, empêcher la Ville de prendre de plein fouet la hausse des coûts de l’énergie, malgré toutes les mesures de sobriété mises en place. En effet, sur les 7,95% de hausse, plus de 5% concerne des dépenses incompressibles : répercussion de l’augmentation du point d’indice, augmentation des tarifs de l’énergie et du coût des prestations de service.
A cette occasion, nous présenterons une motion commune du Conseil municipal en fin de séance pour relancer l’appel des maires du territoire au Gouvernement afin de sortir les collectivités du marché spéculatif de l’énergie et revenir à des tarifs réglementés.
Pour les frais de personnel, près de 5% de l’augmentation est due aux primes d’assurance, aux cotisations URSSAF, au relèvement du SMIC et du point d’indice.
La vigilance reste de mise concernant l’évolution de nos inscriptions budgétaires, notamment en dépenses, pour maintenir le haut niveau de services que nous proposons.
Côté investissement, notre ville poursuit un programme soutenu grâce notamment à l’excédent global de fonctionnement, à nos amortissements et sans avoir recours à l’emprunt.
Villers-Saint-Paul doit se préparer à relever de nombreux défis : la transition écologique et énergétique, la poursuite de la numérisation, la modernisation des locaux, l’amélioration des conditions d’accueil des publics… tout en poursuivant sa politique d’embellissement du cadre de vie.
Les résultats du diagnostic carbone vont enfin être connus en mars et nous permettre de prévoir un plan pluri annuel d’investissement sur les bâtiments publics. Nous l’anticipons dans ce budget en dédiant 120 000 € à des diagnostics et études énergétiques.
Nous travaillons également des dossiers pour obtenir des financements dans le cadre du Fonds vert. Le complexe Salvador, ainsi que l’ensemble des écoles sont nos priorités pour l’année. D’autres chantiers non négligeables, comme la poursuite du passage en LED de l’éclairage public, la récupération d’eau de pluie et la renaturation en ville pour lutter contre les îlots de chaleur sont au programme. Tout comme les travaux d’amélioration dans les bâtiments communaux et de mise en accessibilité pour un montant de 200 000 €.
Je ne vais pas vous citer le détail de la liste des travaux que nous avons fait ressortir de ce document, mais vous voyez par exemple, que 300 000 €, sont inscrits à nouveau en direction des écoles afin d’achever le plan de rénovations. Rostand sera donc au menu pour 2023 et nous n’aurons plus que de l’entretien courant à réaliser dans les prochaines années. Les enfants et enseignants villersois connaissent notre souci constant de veiller à la bonne marche de leur quotidien.
Même situation pour les réfections de voirie dans les lotissements de la commune avec enfin les Coteaux qui seront réalisés. Le pont de la Moulinière, qui ne préoccupe que peu les habitants mais beaucoup les élus, sera reconstruit pour un montant de 600 000 €. Dernier chantier que j’évoque, la 1ère tranche de requalification de la rue Jean Jaurès qui, après du retard pris à cause des appels d’offre, verra 700 000 € d’investissement cette année.
100 000 € seront toujours consacrés au budget participatif pour sa troisième édition qui, je l’espère, mobilisera de plus en plus de Villersois dans cet exercice de démocratie locale.
Vous pouvez l’observer, notre situation reste très correcte mais la prudence doit guider chacun de nos choix pour maintenir un niveau d’investissement ambitieux à l’avenir : avec notamment le déplacement des services techniques et la création de services à la population déconcentrés dans la commune.
Je vous invite à relire les documents en votre possession pour avoir une vue des investissements prévus cette année.
Pour conclure, élaborer un budget dans un tel contexte n’est pas un exercice aisé. Les efforts des services à rechercher la moindre économie et une gestion saine permettent de déterminer cette année encore nos orientations budgétaires dans un cadre contraint mais serein, sans augmentation du taux des impôts.
Nous resterons donc prudents pour les années à venir, des choix difficiles s’imposeront certainement à nous car notre épargne brute diminue d’année en année et l’effet ciseaux se rapproche. Nos capacités d’autofinancement restent conséquentes mais se réduisent.
Tout dépendra également d’observer si ce nouvel état du monde est conjoncturel ou devient structurel. Nous maîtrisions largement la situation jusqu’à cette année, mais pour les prochaines, nous devrons nous adapter à un contexte économique incertain au niveau national et mondial.
Comme évoqué précédemment, après ce tour d’horizon des orientations budgétaires 2023, je vous propose sans plus d’attendre d’ouvrir le débat.
Merci de votre attention. »
