Ginette Kolinka, survivante des camps de concentration nazis, consacre sa vie à transmettre la mémoire de la Shoah pour sensibiliser les jeunes générations. Après des décennies de silence, elle décide de témoigner publiquement à partir des années 2000, multipliant les interventions dans les écoles et les voyages éducatifs à Auschwitz. Son engagement inlassable fait d’elle une figure essentielle du devoir de mémoire, rappelant l'importance de la vigilance face à l’intolérance et à la haine.
Ginette Kolinka, née Ginette Cherkasky le 4 février 1925 à Paris, est une survivante française des camps de concentration nazis, devenue une figure emblématique de la transmission de la mémoire de la Shoah. Son parcours exceptionnel et son engagement inlassable en font une personnalité influente dans le devoir de mémoire.
Arrestation et déportation
En mars 1944, Ginette est arrêtée à Avignon avec son père, son frère cadet Gilbert et son neveu. Ils sont déportés le 13 avril 1944 par le convoi n° 71 depuis la gare de Bobigny vers Auschwitz-Birkenau. À leur arrivée, son père et son frère sont envoyés directement aux chambres à gaz, tandis que Ginette est sélectionnée pour le travail forcé.
Expériences dans les camps
À Auschwitz-Birkenau, Ginette est tatouée du matricule 78 599. Elle endure des conditions de vie inhumaines, la faim, le froid et les violences quotidiennes. En octobre 1944, elle est transférée au camp de Bergen-Belsen, puis en février 1945 à Raguhn, près de Leipzig, où elle est contrainte au travail en usine. Elle est finalement libérée en avril 1945.
Silence et résilience
Après la guerre, Ginette retourne en France et choisit de garder le silence sur son expérience pendant plusieurs décennies. Ce n'est qu'à partir des années 2000 qu'elle commence à témoigner publiquement, estimant que le temps est venu de partager son histoire pour éduquer les jeunes générations.
Passeuse de mémoire
Depuis lors, Ginette Kolinka consacre sa vie à la transmission de la mémoire de la Shoah. Elle intervient régulièrement dans les écoles, participe à des voyages éducatifs à Auschwitz et publie des ouvrages pour raconter son vécu. Son livre "Retour à Birkenau" est un témoignage poignant de son expérience.
Reconnaissance et hommages
En reconnaissance de son engagement, plusieurs établissements scolaires ont honoré sa mémoire. Par exemple, le nouveau Centre de Documentation et d'Information du collège d'Étel porte désormais son nom.
En partageant son expérience des camps de concentration, elle offre un témoignage précieux sur les horreurs de la Shoah. Par ses interventions auprès des jeunes, elle joue un rôle essentiel dans la sensibilisation aux dangers de la haine et de l'intolérance. Son parcours illustre la capacité humaine à surmonter les épreuves les plus terribles et à transformer la souffrance en un message d'espoir et de vigilance.
À 100 ans, Ginette Kolinka continue d'œuvrer pour que les leçons du passé ne soient jamais oubliées, incarnant ainsi le devoir de mémoire avec une détermination exemplaire.