Histoire & patrimoine. La rue de Moisicourt

La rue de Moisicourt, aujourd’hui rue Jean Jaurès, est l’une des plus anciennes rues de Villers-Saint-Paul. Elle reliait le vieux Villers, avec ses fermes et son église au Bout de Villers traversé par l’ancienne voie romaine qui menait au passage du Bac sur l’Oise.

Peu d’archives nous sont parvenues mais on sait tout de même qu’en 1193, Geoffroy, l’évêque de Senlis, notifie l’accord intervenu entre Pierre de Senlis et l’Ordre du Temple, au sujet d’une terre à Villers-Saint-Paul.

Un fief des templiers

Fondé au XIIe siècle, l’Ordre du Temple était un ordre religieux et militaire issu de la chevalerie chrétienne du Moyen Âge, qui avait comme première mission de sécuriser le voyage des pèlerins vers Jérusalem.

Durant une centaine d’année le fief va dépendre de la maison du Temple de Neuilly-sous-Clermont sous l’autorité de celle de Sommereux.

L’implantation des templiers est facilitée par les seigneurs locaux. En octobre 1237, Simon de Villers-Saint-Paul, et sa femme Ameline, font don aux templiers de 250 livres et la même année le moine-soldat Petrus de Moysicourt, s’installe à Villers-Saint-Paul.

Bien plus tard, un acte notarié daté du 21 septembre 1713, nous décrit l’endroit. « Une maison composée de plusieurs bâtiments appliqués en salle, fournil, chambre haute, sellier, cave, grange à blé et à avoine, étable, hangar, colombier à pied, couvert en partie de tuiles et en partie de chaume, cour, jardin, et clos fermé de murs, contenant 4 arpens de terres labourable, une pièce de pré,… », « …tenant d’un coté à la rue de Moysicourt, d’autre au cimetière et à la ruelle qui conduit à l’église, d’un bout à une autre pièce de terre, et d’autre au carrefour de l’église de villers. » Ce petit fief sera divisé puis vendu à de très nombreuses reprises, notamment en 1601 à Nicolas Derellopot, laboureur dont un descendant, François, deviendra Maire de février 1881 à mai 1884.

Un peu plus loin se trouve le « fief de la folie » que les chanoines de la cathédrale de Senlis cèdent en 1594 à Marthe de Berry, dame de Villers. L’endroit est composé de 3 maisons, plusieurs pièces de terre, de vignes, de jardins, de 4 arpents de terre labourable et de 2 arpents de pré.

Pendant longtemps la rue n’accueillera pas d’autre habitation, tout au plus quelques vergers y seront implantés. Il faudra attendre la fin du moyen-âge et même le début XVIIe siècle pour que quelques nouvelles habitations y voient le jour, systématiquement édifiées du côté nord de la rue, peut être à cause des inondations de l’Oise.

Plus récemment, la rue de Moisicourt a accueilli un grand nombre d’habitations et de commerces (quincaillerie, marchand de vélos, café, garage, charcuterie, cabinet médical, salon de coiffure, marchand de charbon, et même une crèche pour les enfants des employés la plate-forme chimique) et finira par devenir la rue Jean Jaurès que l’on connaît.

Avec l’aimable collaboration d’Evelyne Bonnecaze et de Bernard Develter.

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Texte paru dans le Bulletin municipal n° 85 du printemps 2018.

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