Comprenant aujourd’hui trois grandes entreprises et employant près de 300 personnes, la plate-forme chimique de Villers-Saint-Paul a structuré pendant tout le XXème siècle la vie sociale, politique et économique de la commune.
L’histoire commence en 1917, année de l’implantation à Villers de la première usine de la Compagnie Nationale des Matières colorantes (CNMC ), créée en 1916. En 1924, cette dernière fusionne avec les établissements Kuhlmann et l’usine de Villers-Saint-Paul entre dans la « division des produits organiques » de cette dernière entreprise.
Les pigments deviendront une spécialité industrielle villersoise en particulier grâce à la rivière qui, tout au long du siècle précédent, constitue un outil de développement capital pour tout le bassin creillois.
Sous l'égide du gouvernement est fondée la Compagnie Nationale des Matières Colorantes (C.F.M.C.) le 31 janvier 1917. Des représentants de Kuhlmann participent aux travaux de constitution. La nouvelle société construit deux usines, l'une à Villers-Saint-Paul qui ne fut opérationnelle qu'en 1919, l'autre à Oissel. Villers abritait déjà une petite production d'aniline et de colorants azoïques et fabriquera l'indigo synthétique et les produits intermédiaires qui entrent dans la composition des colorants.
1926 voit les débuts de la fabrication des matières plastiques et résines synthétiques à Villers-Saint-Paul
La Compagnie Nationale fusionne avec Kuhlmann le 1er janvier 1924. La nouvelle société s'appelle Compagnie des Matières Colorantes et Manufacture des Produits Chimiques du Nord, Établissements Kuhlmann. En 1924, le Comité des Houilles, le Comité des Forges et l'Office des Combustibles liquides créent la Société Nationale de Recherches sur le traitement des combustibles. Cette dernière étudie la synthèse de produits liquides à partir d'oxyde de carbone et de l'hydrogène. Les recherches sont effectuées à Villers-Saint-Paul.
Le 21 novembre 1940, l'usine est mise sous séquestre et en 1941, est rattachée à la société franco-allemande Francolor.
Cette prise de pouvoir par l'I.G. Farben aura des conséquences importantes qui se prolongeront bien au-delà de l'armistice. Après la guerre, la société Francolor, considérée comme bien allemand, est mise sous séquestre. Un administrateur est nommé par le gouvernement français. S'ensuit une longue période de gel, jusqu'en 1951, avant que la société soit restituée à son propriétaire, Kuhlmann se transformant en Compagnie Française des Matières Colorantes.L'usine outre les colorants dérivés de l'anthracène et de l'aniline, fabrique de l'acide sulfurique, del'hydrosulfite, les anhydrides phtaliques et maléiques, des phtalates oxo, des résines et colles aminoplastes, des produits intermédiaires pour la pharmacie , des produits auxiliaires pour les industries textiles, cuir et papier, le polystyrène expansé (Dispersion Plastiques)
En 1972, à la suite de la fusion de Péchiney et Ugine Kuhlmann, la Française des Matières Colorantes devient la société des Produits Chimiques Ugine-Kuhlmann (PCUK). Dans les années 1970, la société couvre une superficie de 175 ha et emploie 2700 personnes. Le groupe PCUK est vendu en 1982 au groupe britannique ICI (Imperial Chemical Industry) et la plate-forme ne compte plus que 1300 personnes.
Le démantèlement des bâtiments, consécutif à la diminution de l'activité, démarre en 1986 avec la démolition de l'atelier de fabrication de colorants appelé la cathédrale. Le site ne conserve que trois entreprises: Cray Valley (169 personnes), Du Pont de Nemours (60 personnes) et Dow Chemical (55 personnes).
Ne subsistent sur le site de Villers-Saint-Paul que les opérateurs suivants (janvier 2008): Cray Valley (Groupe Total)-résines glycérophtaliques-résines acryliques photoréticulables-oligomères époxy et uréthanne-acrylate-résines multifonctionnelles acrylateRohm et Haas-polyacrylates hydrosolubles pour détergence et traitement de l'eau Du Pont de Nemours - dérivés fluorés fonctionnels (de Pierre Bénite) Francolor, filiale de Toyo Ink :-colorants pour granulés plastiques